Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les postiers du Maine et Loire

Archives
22 mars 2015

Facteurs et usagers dans la rue pour sauver le centre de courrier de Thuir

Samedi 21 mars 2015 à 16h47

Une centaines de facteurs, d'usagers et de représentants syndicaux ont manifesté ce samedi matin dans les rues de Thuir. Un défilé en soutien aux facteurs thuirinois en grève depuis 55 jours contre la suppression de leur centre courrier.

Les facteurs en grève depuis 55 jours ont défilé dans les rues de Thuir Marie Rouarch © Radio France

"On tient le coup" dit Rachel, factrice en grève depuis 55 jours. Marie Rouarch 

La pluie n'aura pas freiné les manifestants : ils étaient une centaine mobilisés ce samedi matin à Thuir, derrière leurs facteurs et factrices en grève depuis 55 jours. Pendant le défilé, ils n'ont pas hésité à donner de la voie pour faire connaître leur principale revendication : conserver leur centre courrier chez eux, à Thuir. Sa fermeture est prévue dans le courant de l'année.

Manifestation au son des sifflets et tambourins en ce jour de marché, à Thuir  
 

 

"On tient le coup parce qu'on est soutenus par les usagers" (Rachel, factrice en grève)

Une satisfaction pour les facteurs mobilisés depuis neuf semaines : le soutien visible des usagers et des représentants syndicaux de la Poste mais aussi d'autres secteurs d'activité. Les dons affluent pour les aider financièrement, après plus d'un mois sans salaire. Fabrice Fourmantel, par exemple, est secrétaire départemental SUD Poste 66. Il est en grève depuis une semaine, en solidarité avec ses collègues thuirinois.

Fabrice Fourmantel s'est lui aussi mis en grève en solidarité avec les facteurs thuirinois
 

Beaucoup d'anonymes se sont également glissés dans le défilé, ce samedi matin, au nom de la défense du service public. Ils refusent que le courrier à destination de Thuir soit à l'avenir trié à Millas, Saint-Génis-des-Fontaines ou Toulouges. C'est le cas de Marcelle, membre du collectif d'usagers. Elle n'hésite pas à mettre la main à la poche pour soutenir les grévistes.

Claire, Thuirinoise, participe à toutes les manifestations en soutien aux facteurs grévistes

Quant à Daniel, il a fait le chemin depuis Ille-sur-Têt pour participer au défilé, "étonné" du manque d'action des responsables politiques locaux, pour trouver une issue à ce conflit qui s'éternise.

Les grévistes ont pris la parole devant la Poste, à Thuir Marie Rouarch © Radio France

Cette nouvelle manifestation de soutien aux facteurs de Thuir s'est achevée par des prises de paroles devant le bâtiment de la Poste. Les grévistes en ont profité pour remercier les usagers de leur soutien.

"Un grand merci et bravo à toutes et à tous"
 

De nouvelles discussions entre grévistes et direction devraient avoir lieu la semaine prochaine.

 

Publicité
17 mars 2015

La Poste : rassemblement de protestation à Laval

16h49 - 16 mars 2015

La Poste : rassemblement de protestation à Laval

Une trentaine de postiers était mobilisée.

A l'appel des syndicats Sud et CGT, une trentaine de postiers était rassemblée devant le bureau de Poste place Mendes-France.

Lundi 16 mars, les facteurs de Laval se sont rassemblés devant le site de la Poste, place Mendes-France, afin de manifester leur mécontentement sur plusieurs sujets : la restructuration des sites du secteur, les modifications d'horaires et de fonctionnement de leurs journées, « les dégradations liées aux cadences infernales, la non-reconnaissance des nouvelles compétences », énumèrent les représentantes syndicales.

Une trentaine de postiers a participé à ce mouvement, en dehors de leurs heures de travail, « afin de ne pas prendre l'usager en otage ». Cette action faisait partie d'une campagne revendicative, qui se déroule au niveau national jusqu'au 20 mars.

 
     
     
       
 
 
   
15 mars 2015

Vers une nouvelle étape dans les grèves à la Poste du 16 au 21 Mars ?

Après le succès de la grève à la Poste en Basse-Normandie, les conflits contre les surcharges de travail, les horaires, les fermetures et le manque d'emplois, ont continué par ailleurs. Il y a eu des échecs dans le Doubs, aux postes de Valdahon, Morteau, Maîche, Pierrefontaine les Varans après 15 jours de grève et un succès à la Poste de Cadillac (Gironde) après qe durant les 7 jours de grève, les facteurs se soient adressés à leurs collègues du centre de tri de Langon comme à la population.

D'autres conflits ont eu lieu ou continuent comme le 4 mars, à Saint-Gély du Fesc dans l'Hérault (auquel sont rattachés les sites de Castelnau-le-Lez, Vendargues, Clapiers et Ganges) en grève reconductible et puis à Lunel avec préavis de grève pour le 12 mars et également à Saint-Jean de Védas, dont dépendent Juvignac, Mèze, Pignan, Cournonterral, Frontignan ; à Saint-Etienne le 7 mars ; à Charolles (Charolais) ou Aix-Gambetta, Val Saint André et Le Tholonet après Les Milles (Bouches du Rhône) le 10 mars ; le 10 mars également dans les trois départements des Alpes en Isère, Savoie et Haute-Savoie ; à Bressuire dans les Deux-Sèvres le 11 mars ; à Echirolles (Isère) depuis le 27 février... Et puis d'autres conflits durent depuis plus longtemps encore comme à Thuir (Pyrénées Orientales) depuis 47 jours, ou à Balma (Haute Garonne) depuis 17 jours ou encore Gourdon (Lot) depuis plus d'un mois, avec toujours la difficulté d'une coordination efficace des luttes.

Mais deux éléments vont peut-être modifier la donne. 

En effet les postiers de Thuir ont manifesté le 12 mars à Montpellier avec le soutien de ceux des Pyrénées Orientales, de l'Aude et de l'Hérault mais, surtout, le mouvement pourrait s'amplifier car un préavis de grève à tous les personnels a été déposé par les syndicats SUD et CGT, à partir du lundi 16 mars, dans ces trois départements. Par ailleurs, dans le même état d'esprit, la CGT a déposé un préavis de grève illimitée à partir du mardi 17 mars pour l'ensemble du personnel titulaire et contractuel, cadres et non cadres de tous les services courriers distribution, concentration, Cedex, cabine pour le département du Lot-et-Garonne. Enfin les grévistes d'Echirolles en Isère ont pris la décision de mettre en place un comité de soutien le plus large possible, réunissant associations, personnalités, élus, syndicats et partis progressistes dès le 14 mars. Cette volonté d'élargissement local ou régional à d'autres postiers et à la population et en même temps de ponctuer ces mouvements par des manifestations régionales qu'on a vu en Basse-Normandie, existe aussi à Thuir, Balma, Gourdon, etc... et semble être une constance.

Mais à cette volonté d'élargissement local ponctué de journées de manifestations régionales, va peut-être se rajouter une dimension nationale – et politique - avec la montée de l'idée d'utiliser la distribution des plis électoraux du 16 au 21 mars pour les élections départementales afin de faire aboutir les revendications. 

Ainsi les postiers du Valdahon parlent de repartir en grève pour cette distribution des plis électoraux. Des postiers du Sud-Finistère en mouvement le 12 mars ont aussi évoqué cette possibilité. Ceux de l'Hérault et notamment de Bédarieux annoncent clairement leur décision d'agir dans cette semaine pré-électorale du 16 au 21 mars. Et déjà les facteurs des centres de tris postaux de Tourcoing et Roncq comme quatre autres centres du Nord ont débrayé le 12 mars et ont posé un préavis de grève les 20 et 21 mars pour réclamer le paiement de la distribution de ces plis électoraux alors que la direction de la Poste estime que les facteurs peuvent absorber cette charge de travail supplémentaire sans compensation salariale.

On ne peut pas encore savoir si cette semaine sera démonstrativement marquée par la volonté de lutte des postiers. Mais si ça se réalisait, ce serait un degré de plus dans la coordination de leurs mouvements. Et plus que cela, ils pourraient alors représenter à ce moment de plus grande visibilité, un mécontentement plus général qu'on voit s'exprimer aujourd'hui dans les mouvements contre les licenciements dans le privé, le manque de personnel dans les hôpitaux et plus démonstrativement dans la croissance des grèves et débrayages pour la hausse des salaires… 

Il va de soi que notre rôle serait alors de dire que c'est dans ces mouvements et leurs revendications que s'exprime le véritable vote de la population qu'aucun des grands partis en lice aux départementales ne reprend à son compte, au contraire complètement décalés ou hostiles à ces aspirations populaires. Et d'appeler au 9 avril en s'adressant aux abstentionnistes et aux électeurs de gauche déçus, en disant que ceux qui fondamentalement décident des licenciements, de la dégradation des conditions de travail, du blocage des salaires mais aussi du fond de la loi Macron, ne sont pas élus mais figurent dans les conseils d'administration des banques et des grandes entreprises ; et que 500000 personnes dans la rue le 9 avril pèseront plus que quelques millions les 22 et 29 mars.

13 mars 2015

Facteurs de grogne à La Poste

Deux-sèvres,
Bressuire
Les échanges entre les facteurs mécontents et la direction de la Poste ont duré plus d'une heure. Le courrier a tout de même été distribué, avec du retard. - dr

Conciliabule devant la voiture des facteurs, hier matin, sur le parking du centre de distribution de la zone Saint-Porchaire. A la suite d'une assemblée générale des salariés du centre bressuirais mardi soir, une bonne partie des effectifs ont décidé un débrayage dès l'embauche à 7 h. Plus d'une heure d'échanges a alors eu lieu entre les salariés et Jean-Claude Fazilleau, directeur de la plaque Parthenay-Bressuire-Thouars de La Poste.

Pour les salariés de La Poste à l'origine de ce mouvement social, la grogne est née de l'organisation du travail qui les conduit à pallier les absences de collègues malades ou en congés. Ainsi, deux salariés sont en arrêt maladie depuis le mois de décembre à Bressuire. Ces absences, conjuguées à celles plus ponctuelles, « cela retombe sur les effectifs en place », déplore un représentant syndical, qui dénonce une hausse de la charge de travail et un recours grandissant aux CDD.

Une situation tendue mais " ponctuelle "

Et ce ne sont pas là les seuls motifs d'inquiétude des facteurs, à qui on demande de rendre de nouveaux services – remise de catalogues en main propre, distribution de pain… – sans pour autant leur allouer plus de temps.
Du côté de la direction de La Poste, on reconnaît une situation tendue mais « ponctuelle » née de la conjugaison des vacances scolaires et de l'épidémie de grippe. Si un volant de remplaçants est bel et bien en place, il aurait été épuisé rapidement.
Quant aux réorganisations régulières des tournées, qui inquiètent aussi les facteurs, « elles sont faites pour s'adapter à la baisse de 6 % annuelle du trafic courrier, explique la direction. Elles sont annoncées un an à l'avance et réalisées en concertation avec les salariés. Des rencontres ont lieu avec les organisations syndicales et d'autres auront lieu dès la semaine prochaine. »

12 mars 2015

La Poste – Toulouse : ras la casquette !

Jeudi 5 mars, plus d’une centaine de postiers de Toulouse et de sa banlieue se sont retrouvés pour manifester devant les locaux de la direction départementale de La Poste, à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-SUD. Le rassemblement s’est poursuivi dans les locaux de la direction, qui a bien dû se rendre à l’évidence : la course au profit sur le dos des postiers, ça ne passe pas…comme une lettre à la poste.

En grève depuis le 23 février, les facteurs de Balma, en banlieue est de Toulouse, largement présents au rassemblement, refusent le projet de délocalisation de leur activité sur deux autres établissements, situés de l’autre côté du périphérique. Pour La Poste, c’est d’abord une juteuse opération immobilière qui se profile et l’occasion, au passage, de supprimer quelques emplois comme elle le fait à chacune de ces réorganisations que les facteurs subissent depuis des années. Cerise sur le gâteau, cette véritable attaque contre les conditions de travail des postiers de Balma est prévue alors que le chiffre d’affaires du bureau a augmenté de 22 % en 2014 !

La détermination des grévistes à ne pas se laisser déplacer comme des pions a, à juste raison, justifié la solidarité des postiers d’autres établissements : les travailleurs du Centre financier de La Poste de Toulouse ont signé massivement une pétition de soutien et collecté 221euros pour les grévistes. Ceux de Saint-Alban, en banlieue nord, ont fait grève par solidarité et pour s’opposer à un nouveau mauvais coup de La Poste qui vise à rallonger leur journée de travail, en supprimant au passage la pause de 20 minutes prévue pendant la tournée. Et ceux du quartier de la Côte Pavée à Toulouse, en grève à plus de 50 %, sont venus également en soutien.

Face à la direction qui a tenté de jouer la division, les facteurs ne s’en sont pas laissé conter. « On est là pour tout ! » : emplois supprimés, épuisement au travail, accidents à répétition, mépris de l’encadrement.

En exprimant ainsi le mécontentement général, quels que soient leur bureau et les mauvais coups qu’ils subissent, les postiers ont montré qu’ils n’étaient pas dupes des manœuvres de la direction, qui s’en prend avec méthode aux emplois et aux conditions de travail, ville après ville, établissement après établissement, pour grossir les profits. Cette mobilisation en appelle d’autres.

Publicité
11 mars 2015

Récit de la grève à la Poste en Basse-Normandie

Fin 2014, la direction services courrier-colis (DSCC) de Basse-Normandie a annoncé son nouveau plan « réorg 2015/2016 »... Au menu : suppression de tournées, modification des horaires de livraison du courrier dans les centres, durée hebdomadaire de travail (DHT) entre 39h22 et 42h00, baisse des 4RM (véhicules quatre roues motrices) de 20 % et mise en place de la pause méridienne sur tous les sites bas-normands pour les facteurs finissant après 13h45. 

L'arnaque de la pause méridienne 

« La pause méridienne », voilà un terme synonyme de repos qui cache un outil pour la direction de La Poste pour faire plus de gains de productivité sur le dos des facteurs. 

La pause méridienne, comme le dit son nom, c'est une pause pour se restaurer le midi. Une pause non rémunérée, du temps personnel. La DSCC Basse-Normandie l'a calculée à 45 minutes. Ce qui revient à demander aux facteurs de prendre leur service à 7h35, de revenir dans leur bureau ou d'aller dans un point de restauration à 12h00, de manger et de repartir à 12h45 pour finir leur service à 15h30. Cette pause méridienne permet aussi à la boîte de récupérer notre pause actuelle de 20 minutes qui est payée, donc de faire un gain de productivité de 20 minutes par facteur.

La direction motive cette décision par l'arrivée plus tardive des camions (décision prise par la DSCC), le caractère obligatoire de cette pause pour les facteurs qui finissent après 13h45 et par l’émergence de nouveaux services et donc de tâches à effectuer l'après-midi (sans jamais les présenter). Et quand on regarde de plus près les directives de la boîte, tous est fait pour nous faire finir après 13h45 et donc nous imposer cette pause méridienne (camions retardés, DHT élevée, etc.). 

La mise en place d'un plan de mobilisation 

Face à cette annonce, les organisations syndicales bas- normandes CGT, SUD, CFTC ainsi que les sections FO de la Manche et de l’Orne ont décidé de se rencontrer et une intersyndicale a vu le jour. Cette unité syndicale au niveau régional est historique en Basse-Normandie. FO Calvados et la CFDT Basse-Normandie ont refusé de se battre, préférant accompagner la direction dans sa politique.

Un plan de bataille s’est amorcé en trois phases :

Une pétition régionale a été envoyée dans tous les bureaux de la région. Toutes les équipes syndicales l’ont fait signer. Au total, c'est près de 70 % de facteurs qui ont signé cette pétition.

Lors de chaque audience avec la direction, l'intersyndicale a attaqué sur la pause méridienne, mais La Poste est restée sourde au mécontentement des facteurs/rices.

Un préavis de grève illimité du 24 février a été déposé et une manifestation régionale à Caen, devant la direction, a été prévue.

A l’approche du 24 février, les équipes syndicales les plus combatives étaient sur le terrain depuis fin novembre pour expliquer les méfaits de cette pause imposée, qui cache une dégradation des conditions de travail, des cadences de l’indemnité de collation de 2 euros par jour). Localement, nous étions présents sur les neuf bureaux de notre plaque, avec des visites de bureaux régulières et répétées, des prises de paroles avec pour objectif l'affrontement avec la direction, des tracts hebdomadaires...

Tous les voyants étaient au vert au niveau de la préparation, mais le doute était là ! Jamais au niveau régional, au niveau départemental, et encore moins au niveau local, une lutte de ce type, un « tous ensemble » n'avait vu le jour.

Dans nos interventions dans les bureaux, nous faisions passer l’idée qu'il ne faut pas attendre de devoir se battre seuls contre les réorganisations que la boîte veut imposer bureau par bureau, mais qu’il faut lutter ensemble avec le même objectif car c'est la seule façon d'entrevoir la victoire. 

Le 24 février : vive la grève ! 

Le 24 février à 6 h, nous étions à Lisieux. Les collègues de plusieurs bureaux étaient partis directement à Caen, mais nous nous avons fait le choix de faire un premier rassemblement à partir de 7 h pour montrer au directeur d'établissement (DE) que nous étions là et bien là. A 7h15 nous étions une cinquantaine de facteurs/rices et les premiers taux de grève sont tombés : 100 % sur les bureaux de Cambremer, Orbec, Honfleur et Livarot, 90 % sur Pont l’Évêque, 80 % sur Lisieux, 50 % sur Deauville, Cabourg et Dives. 70 % des tournées étaient à découvert (non distribuées). Nous avons alors pris conscience que ce mouvement n'allait pas être comme les autres.

Nous avons organisé une assemblée générale (AG) pour faire un point sur la matinée. L'AG a mandaté une délégation pour rencontrer la direction locale. La rencontre n’a rien donné, le DE local nous expliquant qu'il n'avait aucun pouvoir sur les réorganisations.

Nous nous sommes donc toutes et tous rendus à Caen, où un rassemblement gigantesque a eu lieu. Plus de 600 collègues, la direction a annoncé 1236 grévistes sur 2000 facteurs/rices. L'instant était historique et chacun en a pris la mesure. Après avoir défilé en ville, une délégation a été reçue par la direction... Mais pas par le directeur régional ! D’après ses adjoints, celui-ci était « retenu à Paris pour une réunion à caractère obligatoire ». A l’issue de cette audience, deux choses étaient claires : les DE locaux avaient la main sur les réorganisations et, surtout, l'absence du directeur régional montrait son mépris absolu pour nous.

Une AG avec plus de 500 facteurs s'est organisée devant l'immeuble de la direction régionale et la reconduction a été votée à l'unanimité. Nous nous sommes ensuite regroupés par plaque afin de faire des AG locales pour s’organiser. Sur notre plaque tous les bureaux étaient d’accord sur la nécessité de hausser le ton ! Nous nous sommes donné un rendez-vous pour le lendemain, à 6 h devant la plateforme de distribution courrier (PDC) de Lisieux. 

Victoire sur la plaque de Lisieux 

Le lendemain, les postiers/ères des quatre bureaux déjà en grève la veille à 100 % étaient toujours là. Le bureau de Lisieux avait toujours 80 % de grévistes. Par contre, du côté de Deauville le taux de grève avait chuté. Et pour Pont-l’Évêque, c’était la douche froide, ce bureau historiquement tenu par FO, après avoir voté en AG la reconduction de la grève, avait subi l’influence de FO et avait entièrement repris le boulot. Nous étions près de 90 présents, une AG s’est organisée pour décider du déroulé de la journée (blocage des camions, prise de parole dans le centre avec les non grévistes, choix de la délégation pour les négos...).

La poste a utilisé son « package » habituel : huissier, Renseignements généraux, menaces. Mais les facteurs/rices ne se sont pas laissés intimider, au contraire, cela a renforcé leur envie de se battre. Pour la première fois, nous avons organisé une AG dans le centre avec les grévistes et les non-grévistes. Encore les huissiers, les menaces… J’ai pris le mégaphone et j’ai fait le point sur la veille et sur la journée. J’ai cherché à exprimer notre volonté de ne rien lâcher : « Aujourd’hui la peur a changé de camp, il faut nous rejoindre ». Cela a payé car trois non-grévistes nous ont rejoints. Les autres sont sortis prendre leur pause et discuter avec nous. Nous avons senti que le vent tournait en notre faveur. Le DE est rentré dans le bureau par une porte arrière pour éviter les grévistes !

Il a reçu notre délégation à 8h30. Après négociation, un protocole d'accord répondant à la principale revendication du personnel, à savoir le retrait de la pause méridienne, a été accepté. Une nouvelle AG de grévistes et non-grévistes (ils n’étaient pas partis en tournée et avaient attendu à nos côtés) a validé le protocole de fin de conflit que nous venions de gagner. Avec ce protocole la direction s’est engagée à proposer des horaires maintenant la fin de service maximum à 13h45, c’est-à-dire à ne pas imposer la pause méridienne. Elle s’est également engagée par écrit à revenir sur l'organisation du travail prévue à Honfleur au mois de juin et à tenir compte du protocole pour celles qui sont prévues sur tous les autres centres courrier du secteur d'ici fin 2016 (Livarot, Orbec, Cambremer, Lisieux, Pont l'Evêque, Deauville, Dives-sur-Mer et Cabourg).

L'histoire s'écrit de luttes, et les facteurs du Pays d'Auge et bas-normand en ont écrit une belle page, car cette victoire est historique. Une phrase restera gravée dans l’esprit des grévistes de ma plaque : « Il y avait un avant 24 février, il y a maintenant un après ». C’est aussi une victoire pour les usagers, car notre grève a permis de garantir une distribution matinale du courrier, et non en fin de journée, comme La Poste le souhaitait. 

La lutte, ça paye 

Dans le reste de la région, la plupart des négociations ont eu lieu bureau par bureau et non pas par plaque, mais beaucoup de bureaux importants ont obtenu rapidement le retrait du projet de la direction (comme à Cherbourg, Flers, Alençon, Argentan, par exemple). Certains secteurs ont continué par contre à se mobiliser car la direction ne voulait pas lâcher, notamment dans l'agglomération de Caen. La grève s'est terminée le 2 mars : la majeure partie des établissements n'appliqueront pas la pause méridienne.

Christophe Musslé, facteur à Lisieux, militant de la CGT-FAPT, membre du NPA

 

10 mars 2015

35ème jour de grève des facteurs : le conflit s'enlise à la Poste de Gourdon

Après plus d'un mois de grève, le conflit social n'a toujours pas trouvé d'issue à la Poste de Gourdon dans le Lot. Un facteur est toujours en grève de la faim. Un deuxième a dû être hospitalisé ce week-end. Les deux parties attendent désormais le rapport du médiateur nommé par le Préfet.

 

Les postiers de Gourdon dénoncent depuis plus d'un mois des conditions de travail dégradées. © Eric Marlot / France 3 Midi-Pyrénées

 Les postiers de Gourdon dénoncent depuis plus d'un mois des conditions de travail dégradées.

Ils dénoncent depuis 35 jours maintenant le manque de personnel et les dégradations de leurs conditions de travail. Les facteurs de Gourdon dans le Lot sont toujours en grève ce lundi et les négociations sont toujours au point mort avec la direction de la Poste. Plus d'un mois après le début du conflit, les deux parties attendent désormais le rapport du médiateur, nommé la semaine dernière par le Préfet. Il devrait le communiquer dans les prochains jours.
En attendant, l'un des facteurs est toujours en grève de la faim et campe devant la Poste. Une autre, également gréviste de la faim, a dû être hospitalisée ce week-end.
Ce lundi matin, une quarantaine d'usagers est venue apporter son soutien aux grévistes en bloquant l'accès au centre postal. Une manifestation de sympathisants et de défenseurs des services publics a ensuite rassemblé environ 200 personnes en fin d'après-midi, selon l'AFP.

15 des 19 facteurs de ce bureau du nord du Lot sont en grève depuis le 29 janvier pour obtenir une augmentation des effectifs. 

15 février 2015

Les facteurs de Gourdon ont haussé le ton à Cahors

 

Société - Cahors (46)

Les négociations ont échoué. Les facteurs ont ensuite été à l'inspection du travail et à la préfecture./Photo J.-L.G.

Les négociations ont échoué. Les facteurs ont ensuite été à l'inspection du travail et à la préfecture./Photo J.-L.G.

Fragilisés financièrement, les facteurs grévistes de Gourdon ne vacillent pas. Hier à Cahors, ils ont multiplié les actions.Leur grève prend une tournure historique.

Le climat social entre la direction régionale de La Poste et les facteurs grévistes de Gourdon est encore et toujours dans la tourmente. Aucune embellie, pas la moindre concession depuis quinze jours maintenant, malgré une nouvelle tentative de négociations qui a avorté hier à Cahors, dans les locaux de l'espace Bessières.

Les renforts consolidés réclamés, le paiement des heures supplémentaires et le retour à des conditions de travail acceptables pour acheminer le courrier chaque jour jusqu'à la dernière boîte aux lettres de chaque tournée n'ont pas été obtenus par les facteurs. Les quinze grévistes n'ont pas perdu la guerre ni le moral.

Ils sont heureux de trouver du soutien auprès de nombreux usagers, effarés d'apprendre que ces postiers assument des missions «totalement hors sujet» et pour lesquelles ils n'ont pas été formés. Exemple : «On nous oblige à relever les compteurs de gaz sans aucune formation, en nous demandant de noter les anomalies constatées comme les odeurs suspectes. Cela représente un réel danger», gronde une factrice.

L'inspection du travail et la préfecture alertées

Autre motif de colère : «Nous ne sommes pas considérés comme des personnes mais comme ce que La Poste appelle des positions de travail (PT). Nous subissons des pressions», signale une gréviste. Elle rappelle un épisode tragique : «Le suicide d'une collègue factrice en 2014 à Salviac». Rien ne va plus. «Nous devons aussi faire des démarchages pour le catalogue Temps L sans heures de travail supplémentaires ni la moindre prime», poursuit-elle.

Les usagers semblent subir les conséquences des dégradations sociales et organisationnelles : «Nous ne pouvons plus donner le courrier en mains propres à certaines personnes âgées ou handicapées, mais le laisser dans leurs boîtes aux lettres. Ces usagers devront payer s'ils veulent profiter de ce service», déplore un facteur. Hier, les syndicats (CGT-FAPT et Sud PTT) ont remis à l'inspection du travail de Cahors un courrier dans lequel ils font part de «suspicions d'embauche de personnel intérimaire» pour assurer les tournées à leur place. Ces mêmes facteurs ont été reçus par le directeur de cabinet du préfet. Ces grévistes très actifs ont d'autres recours et idées dans leurs sacs postaux.


La réponse de la direction

La direction de La Poste indique qu'elle «s'engagera par écrit lorsque les partenaires sociaux s'engageront également à lever le préavis. Les négociations se poursuivent ce samedi. Les facteurs de Gourdon travaillent 35 heures et sont rémunérés pour ce travail. Quand ils font des heures supplémentaires, La Poste paye ces heures, dans le respect du code du travail…».

Mardi 17 février, les clients, munis d'une pièce d'identité, pourront récupérer leur courrier sur la place des communes suivantes : Anglars-Nozac de 13 h 30 à 15 heures, Frayssinet de 13 h 30 à 15 heures, Montamel de 13 h 30 à 15 heures, Payrignac de 10 heures à 12 heures, Saint-Germain du Bel Air de 10 heures à 12 heures.

 

11 février 2015

ça se passe comme ça à La Poste

Bonjour,

Juste un message de colère (et aussi de désespoir). Pendant 5 ans de CDD à répétition à La Poste, j’ai tout accepté : les horaires (3 h 30 le matin, les heures sup jusqu’à 23 h, les samedis travaillés et j’en passe), l’avant dernier contrat de 14 mois sans prendre une seule journée de vacances... Tout ça pour être remerciée le 30 septembre dernier. Sur les conseils de la CGT de la PIC (Plateforme industrielle du courrier) de Périgny (La Rochelle), je décide de lancer une action aux prud’hommes.

Une semaine plus tard, je reçois un appel du DRH de Périgny qui me propose un parcours pro de facteur avec au bout (il me le répète plusieurs fois) un CDI, étant donné me dit-il, que tous les chefs d’équipe avec lesquels j’ai travaillé ont toujours été satisfaits de mon travail. J’accepte (laissant tomber une formation que j’avais commencé à mettre en place avec Pôle emploi) me disant qu’enfin la galère CDD chômage allait prendre fin.

Je commence le 13 octobre avec des périodes théorie (validées par le formateur me disant apte à effectuer ce métier). Pas de souci également sur le terrain. Arrive la dernière semaine du parcours pro : aucune nouvelle, le DRH me croise souvent sans rien me dire. Le 29 janvier, commençant à m’inquiéter, j’en informe la CGT qui aussitôt appelle le DHR qui répond que La Poste me prolonge jusqu’au 28 février dans l’attente de signer ce fameux CDI. Et, le 30 janvier, vers 17 h (je termine à 18 h), je suis invitée à me rendre dans le bureau de mon cher DRH où je trouve également la directrice nouvellement recrutée.

Ils m’annoncent que je ne suis pas compétente pour ce métier et que je n’aurai pas de CDI, ni même le prolongement jusqu’au 28 février qu’ils avaient annoncé la veille ! Je leur demande si j’ai mal fait mon travail : non, j’ai bien compris tous les « process » (comme ils disent), je n’ai effectué aucune erreur, mais je ne suis pas faite pour ce métier. J’insiste mais je ne reçois aucun argument satisfaisant pour me démontrer que je ne suis pas compétente pour exercer ce métier. J’ai enfin compris qu’ils me mènent en bateau depuis le début. Ce parcours pro était destiné aux reclassés de la PIC (enfin ceux dont on voulait se débarrasser, ceux qui ne se laissent pas faire, ceux qui osent faire face à la direction), mais pour faire venir un formateur, il faut un certain nombre de personnes, il en manque. Alors on rajoute 3 CDD et le compte est bon.

Moi, j’y ai cru, j’ai fait mon travail correctement, je sais que je suis compétente, mais que la politique de La Poste, c’est de réduire les effectifs et de faire des profits pour ceux bien au chaud dans leurs bureaux. Pourtant ils ne se privent pas de prendre et de jeter les nombreux CDD et intérimaires et d’essayer progressivement de se débarrasser des derniers fonctionnaires ! En plus, le DRH me dit que si j’ai besoin d’une lettre de recommandation pour mes recherches d’emploi, il le ferait sans problème. Ah bon je croyais que j’étais incompétente !

Je commençais à faire des projets, à envisager une vie plus stable et sécurisante et tout s’écroule en une seconde, une heure avant la fin de ce fameux parcours pro… Merci La Poste… Direction Pôle emploi, direction le néant…

Laurence (La Rochelle)

15 janvier 2015

Dans le dos de "Charlie", La Poste révoque un fonctionnaire militant SUD pour faits syndicaux ! Une première depuis 60 ans !

 

Yann Le Merrer, secrétaire départemental adjoint de SUD PTT des Hauts-de-Seine vient de recevoir sa notification de révocation pour des faits liés à l’activité syndicale et au conflit qui a agité les Hauts-de-Seine au premier semestre 2014. Du jamais vu depuis 1951, date à laquelle deux responsables de la CGT avaient subi une sanction similaire, la plus lourde qui soit pour un fonctionnaire. Pourtant le dossier disciplinaire de Yann ne fait état que de faits liés à son activité syndicale : participation active à un conflit du travail, information aux collègues non grévistes, interpellation des directions...

Des centaines de syndicalistes subissent menaces et sanctions dans leurs activités quotidiennes pour avoir simplement relayé les revendications des personnels ou d’être à leurs côtés dans les luttes. La simple liberté d’information est interdite dans certaines directions, les représentant-es syndicaux-ales n’ayant pas le droit de rentrer dans les bureaux pour distribuer ne serait-ce qu’un tract. Pourtant les dirigeants de la Poste ont demandé à tous les postier-ères de respecter une minute de silence pour la défense de la liberté d’expression, habillant en parallèle le site de La Poste du symbole « Je suis Charlie ». Quelle ironie quand on sait que cette même liberté n’a pas droit de cité dans l’entreprise !

Même hypocrisie du côté du gouvernement qui n’a jamais daigné nous recevoir sur les libertés syndicales à La Poste depuis 2 ans malgré les courriers d’alerte que nous avons envoyés aux ministres de tutelle successifs. Même silence des représentant-es de l’Etat au Conseil d’Administration, instance dans laquelle nos représentant-es font souvent état de la répression anti-syndicale qui s’abat sur les militant-es. Ce gouvernement a une drôle de conception de la liberté d’expression quand il s’agit de l’entreprise tant vantée par le premier ministre.

Depuis des années La Poste sanctionne sans vergogne les représentant-es syndicaux qui luttent aux côtés des personnels. Elle interdit l’exercice de leur mandat syndical, leur expression, la discussion avec les personnels, la diffusion de leurs revendications. Elle vient de franchir un nouveau palier en révoquant un fonctionnaire.

Evidemment nous allons riposter et toutes les voies de recours seront utilisées pour casser cette décision inique. D’ores et déjà nous travaillons sur un référé suspension. Nous ne nous laisserons pas bâillonner. Nous continuerons d’être au côté des personnels. On ne nous fera pas taire !

COMMUNIQUÉ SUD PTT

Publicité
1 2 3 > >>
Les postiers du Maine et Loire
  • Actualité des différents sites de la poste du Maine et Loire, en particulier sur les conflits, grève, audiences, réorganisations, etc. Recréer une solidarité entre les postiers des CDIS, de l'enseigne et des services support...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Newsletter
Publicité